Le bonus du n°11
l'Accroche face à la
police municipale
A voir aussi dans le bonus du n°11 :
L'arrêté municipal dit de
"sécurité et salubrité publique".
La chronique du médiateur
de Midi Libre sur le référendum pour un traité constitutionnel européen
(TCE)
C'était le 10 juillet. La police
municipale verbalise des jeunes qui traînent rue Maguelone. l'Accroche
passait par là.
Je vous aurais bien mis une ou deux
photos pour vous montrer la scène mais les policiers municipaux m'en ont
empêché. « Droit à l'image », qu'ils m'ont dit. Même si je « floute » les
visages ? Rien à faire. « On vous attaque et on prend Maître Collard »,
menace une policière. Je pouffe : « Maître Collard ? » La policière :
« Et ça vous fait rire ? » Moi : « Ah ! oui, ça me fait rire. »
Elle : « Oui ben faites attention. » Je reste poli mais je demande :
« Pourquoi ? On n'a pas le droit de rire ? » Silence. Je me demande s'ils ne
vont pas me coller un outrage bidon. Mais rien. Ce ne sera pas pour cette fois.
En tout cas, comme je ne suis pas sûr de mes droits, je m'abstiens de
photographier. Je vérifierai plus tard. Il faut dire aussi qu'ils sont 5 ou 6
policiers à m'encercler. On est bien loin des opérations communications de la
police municipale avec Montpellier plus ou Midi Libre. Là, les
journalistes ont le droit de photographier les "exploits" de la municipale.
Peut-être parce que ce n'est pas de l'information. Qui sait ? Il y a même un
policier qui veut vérifier mon appareil numérique. Je fais défiler toutes les
photos. Les fanfares à la plage. ça
n'a pas l'air de l'intéresser plus que ça.
Après une bonne journée à livrer les points de vente de l'Accroche avec
mon vélo, je passai rue Maguelone, histoire de prendre la température. Il était
19h le 10 juillet. Une voiture de la police municipale est garée le long des
voies du tram. Autour, il y a une petite dizaine de
jeunes avec leurs chiens. Je m'arrête. Les
jeunes sont calmes. Les chiens aussi. Le carnet à souche fonctionne à plein. Un
exemple d'application de l'arrêté
municipal « sécurité et salubrité publique ». Le tarif, c'est
11 € pour cette jeune fille. « J'faisais même pas la manche en plus ! »
Eh ! oui. Car l'arrêté municipal interdit « toutes occupations abusives et
prolongées des rues [...] accompagnées ou non de sollicitations ou quêtes
à l'égard des passants, lorsqu'elles sont de nature à entraver à la libre
circulation des personnes ou bien de porter atteinte au bon ordre et à la
tranquillité publics (1). » Vous ne rêvez pas, vous êtes bien à
Montpellier. Pour les photos, en tout cas, vous repasserez.
Avant de repartir, j'ai voulu donner un exemplaire du
numéro 11 à une policière. Un peu de lecture,
ça peut toujours faire réfléchir sur la pratique de son métier. Elle refuse.
J'insiste : « Prenez-le, on parle de vous dedans (2). » Elle :
« On a un code de déontologie. » Me voilà rassuré. « Mais je l'achète
dans le civil », qu'elle me dit. Et je soutiens Reporter dans
frontière. » Complètement rassuré. Les jeunes, eux, ils les ont pris les
exemplaires. Aucune « déontologie » cette jeunesse.
Jacques-Olivier Teyssier
(1) Pour plus de détails, voir l'article de Christel Lescrainier dans l'Accroche
n°11 (3 € chez votre marchand de journaux).
(2) à propos du comportement de
la police municipale à la fin du festival des fanfares.
L'arrêté dit de "sécurité
et salubrité publique" :
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La chronique du
médiateur de Midi Libre sur le référendum pour un traité constitutionnel
européen (TCE) :
Publiée le 10 juillet 2006, mise à jour le 11 juillet 2006